En arrivant...

Klara entra dans l’auberge en poussant la lourde porte d’entrée (celle-ci émis un petit grincement alors qu’elle la refermait). Elle fit un pas et parcourut la pièce du regard. Il n’y avait pas grand monde à cette heure, à part quelques personnes pressées : un homme d’une quarantaine d’année qui la regarda sans la voir, l’air perdu dans ses pensées. Son visage étaient marqué par deux cicatrices, venant sans doute d'un coup d'épé. Un autre homme, plus jeune au physique attrayant, buvait une choppe de bière à grandes gorgées. Au fond de la pièce, une vieille femme, d’allure chétive, était en train de lire un bout de papier, ses lunettes crasseuses poussées au bout de son nez. Tout ces détails, elle les avait remarqué en un coup d’œil.

La jeune femme se dirigea lentement vers une table qui semblait à peu près intacte possédant deux chaises. La première ayant un pied en moins, elle s’installa sur la seconde chaise ou plus précisément s’affala, parce que elle avait beau avoir une grâce naturelle etc. cela faisait bien un mois qu’elle n’avait pas eu le temps de s’asseoir quelque part et de se poser et cela ne risquait pas d’arriver aussitôt. Alors, elle profitait de cet instant.

Elle revenait d’une mission assez périeuse, qu’elle avait acceptée uniquement pour des besoins d’argent. Une histoire de vengeance : une femme avait eu une aventure avec un homme, lequel était l’associé de son mari, le mari l’avait découvert et…. Elle ne se souvenait même plus des détails. Elle se sentait très lasse, voilà tout et fatiguée.

L'aubergiste, qui avait peu de clients et s'ennuyait comme un rat mort en tapotant sur le comptoir, fut très heureux de voir entrer une nouvelle cliente. Il se dirigea vers elle d'un pas allègre, son chiffon sur l'épaule et s'essuyant les mains sur son tablier taché. La fille semblait plutôt rébarbative. Il avait bien remarqué qu'elle regardait son auberge d'un air méprisant. Mais ce n'était tout de même pas sa faute si les bagarres étaient fréquentes ! Arrivé devant la table, il se racla la gorge et prit la parole.

- Mademoiselle ! Bonjour, et bienvenue à l'auberge du fil rouge. Vous prendrez quelque chose ?

Il resta là, jovial, son gros ventre tendant le tissu de son tablier.

Klara sursauta en entendant l’aubergiste. Elle avait fermé les yeux et si le bonhomme ne lui avait pas parlé, elle se serait sûrement endormie. Elle passa une main sur son front avec lassitude.

Eh bien, répondit t-elle à la question de l’homme, je veux bien une bière. Ou…. Ou plutôt quelque chose de plus fort, s’il vous plait.

Elle sentait vraiment mal. Que lui arrivait-il ? Elle qui d’habitude était très résistante ! Cela ne lui était pas arrivé d’être dans cet état depuis…. Une dizaine d’année, à tout va…
De toute manière, elle avait bien abusé de sa puissance ces derniers temps. Elle n’avait pas dormi depuis trois jours, quant à avoir pris un repas complet…. Bien une semaine ! Mais ça ne posait pas de problème particulier d’habitude
Il faut que je me repose un peu. Que je me ménage.
Elle fut surprise par ses propres paroles. Jamais Klara n’avait pensé de la sorte. Ses pensées commençaient à être brumeuses, de moins en moins claires… Et sa tête lourde…. Très lourde…
Elle sentit sa joue cogner le sol ; elle s’était sûrement évanouie.
Empoisonnée…………

L'aubergiste, qui était toujours devant la table, vit avec stupeur sa cliente s'effondrer par terre. Il n'avait aucune idée de ce qui lui arrivait : évanouissement, mort subite, ...? Totalement affolé, il tenta de se remettre les idées en place. Il respira un grand coup, puis se saisit du poignet de la femme. Le pouls battait toujours. Au moins, elle vivait encore. Peut-être plus pour longtemps, mais en cet instant, elle était toujours là.
Il avait seulement une idée peu précise de ce qu'il fallait faire dans ces cas-là. Il n'était même pas sûr que ce soit la bonne chose à faire, mais il le fit quand même. Il retira Klara de sous la table, et l'allongea sur le sol. Il la coucha sur le côté, la joue contre la terre battue. Puis il alla chercher une couverture, avec laquelle il la recouvrit. Enfin, il lui agita des sels sous le nez, dans l'espoir de la voir remuer.
Tenant toujours les sels près du nez de la jeune femme, il hurla, et sa voix retentit dans toute la salle principale de l'auberge :

- Un médecin ! Cette femme se sent mal, j'ai besoin d'un médecin ! Vous m'avez entendu ? Bougez-vous !

[Si là, pile à ce moment là, un médecin ou quelqu'un ayant des compétences de soin pouvait se manifester, ce serait génial ! Parce que c'est pas que j'ai pas que ça à faire, mais si. Surtout que je n'ai aucune idée de comment réagir à ce genre de situation et d'empoisonnement....]

[ok, je m'y colle, mais j'invente complétement ! Je fais une intro pour dire comment elle s'est retrouvée là]

Aimee s'était promenée dans la cité, d'humeur particulièrement joyeuse. La petite fée s'était levée tôt aujourd'hui et cela l'avait mis de bonne humeur. Elle avait inventé un nouveau jeu (à faire tout seule) : faire le plus de battements d'ailes possibles en une seconde ou une minute -pour varier le jeu. Alors elle battait des ailes, battait des ailes en riant comme un petite (très petite) folle. Puis, très vite, elle commença à se fatiguer. Aimee s'arrêta et le hasard fit -qu'est ce qu'il est cool ce type !- que ce fut juste devant l'auberge du fil rouge. Elle y était déjà allée, un jour sûrement....
La jeune fée essaya d'entrer par la porte -comme tout le monde- quand elle se rappela qu'elle était trop petite et donc sans force pour pousser une porte. Cela mit un coup à son moral, mais elle se reprit en voyant que un des carreaux de la fenêtre était cassé. Toute contente, elle entra par la fenêtre en évitant de se couper. Alors qu'elle se recoiffait, elle vit une scène tout à fait étrange. Une jeune femme était allongée par terre. Elle était très jolie et avait l'air de souffrir un peu.
Drôle d'endroit pour dormir.
Mais elle se rendit compte que la jeune femme ne dormait pas car l'aubergiste avait l'air paniqué et demandait un médecin.
Aimee s'approcha lentement et regarda attentivement la fille. Elle était toute pâle et avait l’air d’être parcourut de spasme. La petite femme demeura un instant songeuse, puis pris quelques herbes qu’elle avait dans un petit sac accroché à sa taille.
Un verre s’y vous plaît, avec un peu d’eau, demanda t-elle de sa voie la plus charmante au gros aubergiste. Merci, le remercia t-elle quand il s’empressa de lui apporter ce qu’elle lui avait demandé.
D’une main assurée, elle mélangea les plantes et s’arrangea pour que la femme boive le contenu du verre et qu’elle ne le recrache pas.

L'aubergiste, toujours affolé, regardait à droite, à gauche. Voyant que personne ne se proposait pour soigner la jeune fille, ni pour aller chercher un médecin, il se décalla un peu et commença de tamponner le front moite de Klara avec son torchon. Ce faisant, il manqua d'écraser Aimee qui s'était approchée. Croyant voir un objet ou un quelconque animal, il ne se formalisa pas plus et reprit sa tâche, épongeant la sueur abondante. Au bout d'une petite minute, il s'arrêta, le geste suspendu, et regarda par terre. Il venait de réaliser que c'était une femme qui se tenait debout. Une minuscule femme blonde, dotée d'ailes. Une fée ! Ce trait de perspicacité traversa l'esprit de l'aubergiste en un éclair, et il n'eut pas le temps d'y réfléchir que déjà la fée parlait. Il du se pencher pour entendre ce qu'elle demandait, et, lorsqu'il eut enfin compris, il s'empressa de lui amener ce qu'elle désirait. Enfin, il observa, anxieux, la petite fée faire sa mixture. N'y tenant plus, il demanda à voix basse :

- Mais qu'est-ce que vous faites ? Ca va marcher ? Qu'est-ce qu'elle a ? Vous pouvez la guérir ?

Klara avait un mal de tête épouvantable. Elle tenta de se redresser, mais sa tête était si lourde qu'elle ne parvint pas à la garder plus longtemps ainsi. Elle laissa tomber, lasse, puis ouvrit les yeux.
Elle vit d'abord le visage tout rouge de l'aubergiste qui écarquillait les yeux et elle l'entenda demander à quelqu'un qu'elle ne pouvait apercevoir si elle allait guérir. Vraissemblablement, quelqu'un l'avait sauvé.
Puis elle entr'aperçue sce qu'elle prit d'avord pour insecte. PUis, l'observant de plus près, elle se ravisa et pencha plutôt pour une fae. Elle avait horreur de cette race, et de voir qu'elle avait été sauvé par une des leurs lui avait mis un coup
Quoiqu'elle fut qu'à moitié consciente.
Puis, voyant que l'aubergiste la regardait toujours avec inquiètude, elle murmura, d'un voix plus rauque que celle qu'elle avait d'habitude (qui était déjà bien grave [pour vous donner une idée : sa voix ressemblait plus à roulement de train, qu'à une voix normale]) :
Je veux.... voudrai une.... un lit...
Sa gorge était très sèche. Elle pensa qu'elle aurait mieux fait de demander un verre d'eau. Puis.... Puis tout redevint noir. La dernière chose qu'elle vit fut la visage de la fae....

(pas très original : je me révielle, me rendort :S)

Aimee était satisfaite d'elle même. Elle chantonna à l'aubergiste :

- Vous voyez, j'y suis arrivée !

Elle regarda la jeune femme. C'est fou, elle se rappelait d'avoir vu un visage semblable, mais quand ? où ?
Puis elle continua :

-Je crois qu'elle devrait se réveiller dans peu de temps [je ne sais pas si on compte le temps en heure, minutes etc... dans la cité ^^. Donc cela équivaut à dix ou quinze minutes pas plus^^]

Elle continuait à se demander qui était la femme. Puis un déclic se produisit.
Chez Roland.

Alors, commença dans son cerveau un formidable travail de déduction que je traduirais ainsi :

Jeune femme + Roland = Entente
Roland = Camps des gentils
Camps des gentils = Amis
Alors, Jeune femme = Camps des gentils = Amie.

Soulagée de ce terrible problème qui lui mettait l'esprit dans un état proche de l'asphyxie (asphyxie de l'esprit ?), Aimee fit le tour de l'auberge en volant pour crier sa joie qu'elle ne pouvait contenir tout en poussant des cris tels que 'Hiha !' ou encore 'Ouiiiii !' sans tenir compte des regards étonnésque lui attiraient sa prestations.
Une fois son tour terminé, elle revint près de l'aubergiste et lui dit :

-Tout va bien, je la connais. Une fois qu'elle sera réveiller, nous partirons chez un ami commun (Roland, donc). Pour l'instant, laisser-la par terre. Le sol est assez confortable et de toute manière, elle ne tombera pas plus bas !

Sa phrase finit dans un rire cristallin et un battement d'aile.[b]

[déduction, pas débuction! xD]

Félinea entra dans l'auberge, suivit d'Adrianna. elle était tournée vers celle ci et ne remarqua pas tout de suite ce qui se passait.

- Bonne idée de venir ici, j'y suis passée une ou deux fois. C'est une bonne auberge.

Elle se tourna et observa la salle elle aperçut une jeune femme étendue par terre puis une petite fée qui volait dans tout les sens en craint sa joie. Félinea la regarda avec surprise. Puis elle se rapprocha de la jeune femme, la fée s'était arrêtée devant elle.

-Tout va bien, je la connais. Une fois qu'elle sera réveiller, nous partirons chez un ami commun. Pour l'instant, laisser-la par terre. Le sol est assez confortable et de toute manière, elle ne tombera pas plus bas !

Et la petite créature éclata de rire, Félinea lui lança un regard surpris, elle l'avait déjà vu... Mais où? Soudain ele se rapella, elle l'avait vu chez Roland, c'était une fée du camp de Roland. Félinea se rassura, elle était gentille.

-Qu'est ce qui c'est passé ici? Qu'est ce qu'elle a?

Elle désigna la jeune femme du doigt, elle s'adressait à la fée.

(c'est vrai, faute de frappe ^^)

Aimee regarda avec surprise les deux nouvelles arrivantes : une grande femme, brune et une beaucoup plus petite et jeune, qu'elle avait déjà vu chez Roland, Féli machin truc.

Dis donc, c'est ma veine, pleins d'amis ! songea t-elle.
Elle battit les ailes de plus belle, toute heureuse.

Soudain, elle vu le chat et prit peur. Elle alla se réfugier en hauteur.
Aimee se souvenait d'une fée qui avait été mangée par un chat. Depuis, elle ne pouvait plus les approcher dans un périmètre de 3 mètres ou plus si nécessaire.

Elle répondit, toute tremblante à Fétruc :

- Empoisonnée.... Elle a été empoisonnée....
Puis, en se reprenant :
- Mais je l'ai soignée, hein !

Elle était encore fière d'elle.
Puis, un mouvement en bas, la fit s'arrêter. Klara était réveillée !

[désolée, c'est un peu nulle, mai j'ai pas d'inspiration et je suis fatiguée ^^] ]

EDIT ADMIN : N'oubliez pas que la cité est grande, Roland secret et cachotier, et donc que tout le monde ne se connait pas, surtout dans ce camp là ! Il suffirait d'un traître pour livrer tout le monde...

[Rooooh Aimee tu pouvais pas me laisser dormir ??]

Effectivement Klara remuait doucement, encore toute engourdie par son empoisonnement. Alors qu'elle tentait de soulever la tête, elle fut prise de vertige et la laissa tomber avec un soupir.
Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua tout un petit monde penché sur elle. Il y avait toujours cette fae -quoique non, plutôt une fée à la réflexion...- qui riait d'une voix superficiellement aiguë [dans les dents xD], une petite fille à l'allure très frêle.
Il y avait aussi les clients de l'auberges, l'aubergiste et... Une grande femme à l'allure très étrange. Comme elle se tenait dans l'embrasure de la porte, Klara ne pouvait pas bien voir son visage, elle apercevait juste une longue et mince silhouette féminine.
Jurant entre ses dents, car elle détestait reconnaître des signes de faiblesse devant des gens -et inconnu en plus !-, elle tenta de se redresser sur ses coudes, avec obstination pour faire bonne figure.
Puis, elle dit de sa nouvelle voix sèche d'outre tombe :
-Je vais bien merci, je vais... mieux, merci.
Elle ne savait pas elle-même à qui elle s'adressait en particulier. Elle parlait dans le vide, comme ça, par plaisir.

[je n'ai pas non plus des masses d'inspiration et j'en suis sincèrement désolée.]

Adriana, entrée sur les talons de Felinea, avait refermé doucement la porte pour ne pas déranger les acteurs de la scène qui se déroulait devant leurs yeux. Une femme, allongée par terre. Un homme qui devait être l'aubergiste, penché d'un air inquiet au-dessus de la femme. Une fée exultant, tourbillonnant, virevoltant. Les clients, tout autour, les yeux ronds, leurs gestes comme figés. Le contenu de la choppe de l'un d'entre eux se vidait sur la table sans qu'il ne s'en rendit compte. Un autre tenait sa bouteille près de ses lèvres, mais ne buvait pas, les yeux fixés sur la scène étrange.
Lorsque Felinea entra dans le jeu, Adriana resta dans l'ombre de la porte. Toutes ces personnes semblaient se connaître, cela ressemblait à un rassemblement. De la jeune fille/chatte aux cheveux blancs à la belle au bois dormant d'une beauté irréelle, en passant par le minuscule bout de femme, toutes avaient un point commun. Mais lequel ? La jeune femme n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Elle se contenta donc d'observer son amie depuis quelques minutes s'approcher d'un air inquiet, poser une question qu'elle n'entendit pas. Le mot suivant, qui sortit de la bouche de la fée, elle l'entendit en revanche.
Empoisonnée.
Pour Adriana, cela signifiait guerre de clans, revanche, mort, vengeance, Karos versus Roland, guerre civile, assassins, espions, voleurs.
En fait, cela signifiait tout simplement La Cité Volante. Les actes de ce genre arrivaient fréquemment au sein de la cité, mais beaucoup des habitants n'arrivaient pas à s'y faire. Elle resta en retrait, n'osant pas s'imposer malgré la curiosité qui la rongeait. Aucun doute, toutes ces femmes et jeunes filles faisaient sûrement partie d'un même clan, pour se comporter avec cette solidarité et cette inquiétude, pour que l'une d'elle soit empoisonnée. Mais quel clan ? Elle aurait penché pour des Rolandiennes, mais la beauté sombre de la victime lui donnait envie de la classer chez les Karos. Agent double ?
Ces guerres de clans avaient toujours dépassé Adriana. Elle ne parvenait pas à se concentrer dessus plus d'une minute, avant d'abandonner et de retourner à sa cuisse de poulet. Cette fois là ne fit pas exception, et elle abandonna l'idée de classer les gens qui l'entouraient dans des groupes. Qu'elles soient partisanes ou fidèles, l'une d'entre elle avait besoin d'aide, l'autre était comme sa soeur et la troisième... surexcitée, mais cela devait être une forme de joie... (Pauvre Aimee qui s'en prend plein la figure ^^)

Sortant de l'ombre, elle s'approcha discrètement de l'attroupement, posa une main sur l'épaule de Felinea qui était toujours courbée avec inquiétude au-dessus de Klara. A la lumière, elle voyait beaucoup mieux le visage de celle-ci, encadré de longs cheveux noirs encre, et sur lequel aucune ombre de sourire n'apparaissait. Mais y avait-il une raison de sourire après avoir été empoisonné ? Après, en effet, car, même si Adriana ne l'avait pas remarqué de loin, la fille était réveillée. Elle était en train d'assurer qu'elle allait bien, ce que ses yeux révulsés démantaient. Ses cheveux étaient collés sur son front par la sueur, et elle avait l'air loin d'être parfaitement bien portante.

- Vous avez beau l'assurer, mademoiselle, vous ne me semblez pas aller mieux...

Le sang lui monta aux joues pour une raison inconnue, avant qu'elle n'explique :

- Excusez moi de m'introduire comme ceci, mais si vous désirez vous reposer autre-part que sur de la terre battue, je n'habite pas très loin d'ici... Je pourrais prévenir mon travail que je ne serai pas disponible aujourd'hui, et veiller sur vous...

Le rouge de ses joues s'intensifia, devenant carmin.

- Enfin, je ne vous connais pas, vous ne m'avez jamais vue, mais... Vous avez l'air d'avoir besoin de vous retaper...

Au comble de la gêne, elle resta plantée là, bouchant le champ de vision de Klara, la main sur l'épaule de Felinea, à qui elle adressa un sourire en coin.

Félinea sourit à la Fée, si elle l'avait guéi alors... En tout cas elle appréciait l'éxitation constante de la Fée et son sourire. Elle était très mignonne et simpatique, entourée d'une aura bienveillante et gentille.

La femme sur le sol commencait à se réveiller doucement, elle était très belle, mais d'une beauté troublante et envoutante. Félinea n'avait jamais vu la femme, la fée une seule fois mais elle... Elle se demandait qui c'était sauf que la fée l'avait soigné, elle était sans doute du côté de Roland.

Félinea soupira, Adrianna posa la main sur son épaule, la jeune fille tourna sa tête vers elle avec un grand sourire. Elle avait raison, la femme n'était pas au mieux de sa forme, Félinea aurait aimé aller au travail d'Adrianna pour savoir ce qu'elle faisait. Elle avait une idée sur la nature du travail mais n'était pas sûre.

Elle regarda la Fée et lui sourit. C'était quand même du bon boulot.

-Bravo, elle est réveillée maintenant, vous avez bien travaillé.

Elle s'était retenu de la tutoyer, elle ne la connaissait pas vraiment après tout. Elle reposa son regard sur la femme allongée, elle attendait sa réponse et surtout voulait voir comment elle allait.

[désolée d'avoir été si longue !]

Son mal de tête passait. De toute manière, elle s'en remettrait. Comme toujours, non ?
Elle regarda la jeune femme qui s'était placée juste derrière la frêle jeune fille.
Très jolie , songea t-elle.
La femme, ouvrant la bouche, lui fit sa proposition. Elle n'avait pas l'air sûre d'elle, remarqua Klara. Et puis, cela l'agaçait qu'on puisse penser qu'elle avait besoin d'aide. Avait-elle l'air frêle, du genre à compter sur les autres ? Son orgueil en pris un coup.
Puis, par habitude plus qu'autre chose, elle se demanda si c'était une partisante de Karos ou de Roland. Et si ce vieux scélérat de Karos qui avait plus d'un tour dans son sac avait emboché, une fille des rues afin d'infiltrer le camp de son ennemi juré ? Elle s'ordonna de rester sur ses gardes et de n'accepter aucunes choses compromettantes...
Pour lui répondre, la jeune femme leva fièrement la tête et en la regardant droit dans les yeux, lui répondit d’une voix assez sèche :
- Merci, je vais bien.
Elle se redressa pour se retrouver en position assise et continua :
- Votre proposition est, certes, gentille, mais parfaitement inutile. Je vais bien, comme vous le voyez, je me rétablis bien.
Ces derniers mots avaient été prononcés à la cantonade qui continuait de la fixer. Ils n’avaient peut être jamais vu de personne empoisonnée ? Comme si c’était la première fois que cela arrivait sur la cité avec toutes ces histoires.
Prudemment d’abord, elle se leva, puis une fois bien sur ces pieds, dit à l’aubergiste, qui se trouvait toujours là, étonné :
- Je vous, eh bien, remercie de m’avoir guérit. Pourriez-vous m’apporter un peu de vin …?

Elle fut un peu secouée par le ton sec employé par la jeune femme. D'accord, elle avait été victime d'un empoisonnement, elle était peut-être encore sous le choc, mais... Adriana n'avait fait que lui faire une proposition gentille et inintéressée. Agacée, la grande femme détourna le regard. Elle n'aimait pas les gens comme ça. Brutaux, secs, froids et distants. Cela donnait envie de leur enfoncer une dague dans le corps et de les découper en morceaux. D'éparpiller leurs tripes dans la ville.

Mais quelles étaient ces pensées qui s'insinuaient dans son esprit ?

Elle n'avait jamais été sanguinaire, ni rancunière. A quoi bon de telles pensées si l'on n'ose pas les réaliser ?

Elle répondit, d'un ton tout aussi sec que celui de Klara :
- Je vois bien que vous vous remettez. Vous avez même retrouvé votre mordant.

Sa voix était un peu absente. Elle repensait à tous les évènements de cette journée, de sa rencontre avec Felinea jusqu'à cette dispute au beau milieu de l'auberge. Elle détourna le regard, lassée de cette foule, de cet attroupement. Un cercle s'était petit à petit formé autour de la jeune femme allongée, et cela semblait agacer autant Adriana que la victime. Un attroupement, encore. Cela devenait tellement fréquent, ce n'était même plus la peine de s'y joindre. Il y avait un attroupement ici -un meurtre-, un autre là -une arrestation-, la ville était parsemée d'attroupement, la Cité Volante n'était plus qu'un énorme attroupement.

Sa main se fit plus lourde, sur l'épaule de Felinea. Elle était lasse, lasse de ces combats, lasse de tout. Elle avait hâte de retourner au travail, certe inhabituel, mais qui constituait sa routine et son quotidien. Son regard se porta sur le soleil au dehors. Il était déjà haut dans l'horizon. Tout cela avait duré plus longtemps qu'il ne le fallait. Elle était en retard, déjà.

Doucement, elle s'extirpa du cercle. Elle qui avait été en son centre se retrouva bientôt près de la porte. Elle ne dit pas un mot, esquissa un signe de la main en direction de Felinea, un sourire à la cantonnade, et poussa la porte.

En un grincement lugubre, la salle de l'auberge se retrouva close de nouveau. Tout était tourné vers Klara, figé. Les consommateurs tenaient leurs choppes en l'air sans oser la porter à leurs lèvres. Le petit cercle s'était resserré, jusqu'à étouffer la pauvre victime. Dehors, Adriana reprit sa respiration, libérée.

[Excusez, manque d'inspiration]

L'aubergiste tordait son torchon entre ses grosses mains d'homme, derrière son comptoir. Un accident comme ça n'allait certainement pas sauver son commerce. Son regard parcourut l'auberge. Elle avait été belle, un jour. Elle avait dû donner l'impression d'être neuve, avec ses murs blancs, ses larges fenêtres et ses nombreuses tables bien rangées. La boisson y était de qualité, et l'histoire de la fondation de l'établissement attendrissait les gens. A l'époque...
Morose, le tenancier observa les marques de dents qu'un rebelle avait laissé sur son comptoir. Les fenêtres sales, les murs crasseux, les tabourets bancals... Quelle malédiction avait donc frappé la Cité Volante ? Pourquoi, ces dernières années, les combats s'intensifiaient-ils ? Rien n'avait changé, pourtant, excepté le coeur des hommes. La rage qui s'y installait et enflait, l'aubergiste la sentait. Il était neutre, lui. Il aspirait à la paix. Il aimait croire qu'un jour, les combats s'arrêteraient. Qu'un jour, enfin, quand la Cité se poserait, ils auraient le droit de courir les champs, de cueillir les fleurs. La légende de l'auberge disait que son fondateur l'avait fondée sur un champ de marguerites. Où donc y avait-il des champs, aujourd'hui ? A part quelques arbres morts abritant le peuple des fées, la seule verdure que l'on voyait était celle de la pourriture sur les murs des maisons.

Rêveur, l'aubergiste, ajoutant la crasse du torchon à celle d'un verre en les frottant d'un geste morne, se demanda comment les fées pouvaient encore survivre, elles réputées pour se nourrir de vie et de nature. Ses yeux se posèrent sur la minuscule femme blonde, mais un mouvement le fit retrouver la réalité. Un jeune homme, bousculant la serveuse, entra bruyamment dans l'établissement. La première pensée de l'homme âgée fut qu'il était saoul. Un grand sourire aux lèvres et l'air content de lui, il semblait tituber et ne pas pouvoir utiliser ses jambes. Lorsque le client se leva, l'aubergiste, prêt à refuser de le servir, reposa le verre qu'il essuyait sur le comptoir. La bourse, posée dans le bruit de tintement de pièces devant lui, l'étonna. Il leva de grands yeux sur le jeune homme, puis remarqua que la jeune femme évanouie semblait se réveiller.

"- Excuse-moi, mon vieux, je vais voir si la d'moiselle se porte bien. Je te sers dans un instant."

A pas précipités, il s'approcha de l'attroupement. Une femme était en train de sortir, avec un geste de la main. Il lui lança un "bonne journée", mais, déjà, elle était partie. Une voix amère lui rappela qu'elle n'avait rien consommé.
Lorsque la malade lui demanda du vin, il se hâta vers sa cave. Il hésita un instant à lui servir un vin de mauvaise qualité, mais se dit qu'après tout, si il la soignait bien, elle lui amènerait peut-être des clients. Ce fut donc une de ses meilleures bouteilles qu'il servit dans un verre crasseux.

Le nouveau consommateur attendait toujours au bar. D'un geste machinal, après être revenu près du comptoir, l'aubergiste le servit. Puis, avec un regard d'excuse, il se hâta de nouveau à petits pas vers l'attroupement.