Alia et un illustre inconnu (si quelqun veut s'y joindre...)

Alia n'était pas vraiment venu pour une raison particulière. Cette fête n'avait jamais été pour ele un évènement important. Quand elle était petite, elle adorait venir, espérant recevois les révélations de quelques ancêtres. Mais maintenant...L'année suivant la mort de sa mère, elle s'y était rendue espérant la voir, mais il semblait que, heureuse de la vie qu'elle avait eut, elle n'avait pas eut de soucis pour rejoindre le monde des morts, en bonne place prés des Dieux. Seulement, cette fête était un évènement important où toute la Cité accourrait, et il aurait été bête de sa part de rester chez elle a ne rien faire. Autant venir se montrer à tous, au bras de Hurao. Ils étaient tous les deux arrivés ensemble une heure plus tôt et aprés être resté à discuter avec des nobles, Hurao avait semble-t-il vut un mort à qui il était soucieux de parler. Alia était restée seule, séduisant queslques hommes de Karos t grignotant du bout des lèvres un feuilleté. Elle commençait un peu à se lasser de tous ces gens venu parler à des morts et songeait trés fortement à rentré finalement pour de bon chez elle lorsqu'un raclement de gorge se fit entendre derrière, accompagné d'un " Hum, je crois qu'on a à parler". Elle ne pensait pas que c'était pour elle mais se dit qu'elle allait peut-être assister à une histoire interessante et décida de rester ainsi, de dos, à écouter la suite de ce qu'elle entendait. Sauf que c'est à elle que l'on s'adressait.

Personnage non joueur Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 17/11/2007

Alia et un illustre inconnu (si quelqun veut s'y joindre...) 160670614920071117153800

Aarec était un homme. Ou plutôt il avait été un homme. A l'époque. Il avait travaillé dans un magasin, autrefois. Dans une branche quelconque. Il était supposé verser à Karos un pourcentage de ses bénéfices, et, pour son malheur, il lui arriva plus d'une fois de l'oublier. Aerec était un homme. Il était cupide. Il avait soif de richesses, il voulut garder l'argent pour son propre intérêt. Malheureusement, son intérêt était ailleurs.
Un jour, il avait vu venir vers lui une jolie jeune fille, fraîche, à peine sortie du cocon maternel. Dans l'arrière boutique du magasin, elle avait commencé à le séduire. Il faut dire qu'il n'avait pas résisté. La dernière chose dont il se souvint était un baiser, langoureux.

Une fois à l'état de spectre, il ne comprit pas. Cette jeune femme avait été là, devant lui, dans l'arrière boutique, lui promettant une nuit spectaculaire. Et puis voilà qu'il était mort. Qu'avait-il bien pu arriver ?

Il passa plusieurs années à réfléchir. Aarec avait été un homme, mais il n'avait pas eu de famille. Pas d'épouse, pas d'enfant. Ses parents étaient morts prématurément. Personne n'était là pour lui offrir le repos. Tous les ans, le jour de la fête des Morts, il venait sur la place. Il cherchait Alia. Il ne la trouvait pas.

Il voulait des explications. Mais, au fil des ans, il finit par comprendre. Tout seul. Ses visites annuelles sur la Cité se tranformèrent en une quête de vengeance. Il attendait le moment, celui où la Grande Prêtresse viendrait, enfin, pour tromper son ennui. Et cette année, enfin...

Il l'aperçut dans la foule. Le même port majestueux, avec quelques années de plus. Il devinait son visage arrogant, même si elle lui tournait le dos. Il flotta, lentement, tranquillement. Maintenant que l'heure était venue, il avait perdu toute spontanéité. Il voulait s'expliquer avec elle, l'insulter pourquoi pas. Mais il avait le temps. Personne ne le rappellerait. Personne ne l'enverrait chez les morts. Et, à la fin de la conversation, il l'obligerait à jeter une pierre à son nom, pour qu'il trouve le repos.

- Hum, je crois qu'on a à parler.

Il dit ça de sa voix caverneuse, sa voix de mort. Voyant qu'elle ne se retournait pas, il donna un peu de matérialité à son bras. Il lui toqua sur l'épaule. Trois fois.

Elle avait beau attendre, la suite de la discussion ne venait pas. Elle termina de manger ce qu'elle vait dans les mains et se décida finalement à partir, lorsque quelqun lui tapa l'épaule. Elle se retourna alors, se demandant quel petit bourgeaois allait vouloir lui demander:

-Oui?

Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que c'était un mort, ou plutôt son âme, qui désirait lui parler. Qui plus est, à entendre sa voix, celui qu'elle venait d'entendre. Alors c'éatit avec elle qu'il voulait parler? Mais qui était-ce? Elle le détaila de haut de bas afin de le reocnnaître. peut-être un ancien mais de sa mère? Mais ses vêtement était plus ceux d'un quelconque habitant de la cité qui tiendrait son petit commerce qu'un bourgeois ou un noble. Elle ne le connaissait pas, bien que sa voix raviva en elle quelques lointains souvenirs.
il se trompait sûrement de personne. Plutôt que d'avoir le ton dédaigneux qu'elle avait lorsqu'elle parlait aux gens de ce type, elle eut au contraire du respect dans ses paroles. Il était mort et on lui devait donc du respect, d'autant que c'était une âme tourmentée.

-Je suis désolée monsieur, mais je crois que vous vous trompez sur la personne. Peut-être puis-je vous aider? Qui cherchez-vous?

Malgré tout, un léger mauvais préssentiment lui soufflait que ce regad peu aimable s'adressait bien à elle.

Personnage non joueur Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 17/11/2007

Lorsqu'elle se retourna enfin vers lui, il exalta. C'était elle, c'était bien elle. Ses quatre ou cinq ans de plus n'avaient rien changé à la beauté de son visage, ni à son corps si désirable. Même si cette femme était son assassine, il ne pouvait s'empêcher de l'admirer, la bouche ouverte. Son regard la parcourait, de bas en haut. Il remarqua la tunique, simple, mais de facture riche, brodée de dorée. Il regretta d'ailleurs que ce vêtement fut si ample. Il remonta lentement, jusqu'à son visage, notant au passage ses courbes bien qu'en partie dissimulées sous le large tissu.

Seulement, arrivé au visage, il sursauta. Ses yeux violets étaient animés d'une lueur malveillante, bien qu'étonnée. Elle devait l'avoir dissimulée lors de leur première rencontre pour mieux le séduire.

Le premier mot pronnoncé était sec, agacé. Mais la phrase qui suivit fut teintée d'une nuance respectueuse. Aarec était étonné. Du respect dans cette voix froide ? Du respect malgré ces yeux ? Du respect malgré son rang ? Du respect, enfin, malgré leur passé plutôt... tumultueux ?

Elle ne montra aucun signe de reconnaissance, mais il lut au fond de ses yeux, loin derrière la lueur, au plus profond de l'intimité, qu'il lui rappelait quelque chose. Elle lui proposa son aide. Etrangement, cela l'agaça. Il n'avait pas imaginé comme cela la conversation. Il ne savait que répondre. Il aurait voulu la gifler, hurler, la faire se souvenir.

Peut-être d'un autre côté aurait-il voulu finir ce qui n'avait pas été achevé à l'époque. Sa mort les en avait empêché. Mais un spectre ne pouvait sûrement pas avoir une relation avec une humaine. Il ne savait pas. Il n'avait jamais essayé. Certes il pouvait se donner un peu de matérialité, mais il ne pensait pas pouvoir...

Il se rendit compte qu'il avait laissé plâner un long silence, les yeux fixés dans ceux de la Prêtresse.

- Non, je ne me trompe pas sur la personne.

Sa voix était douce, étonnament douce, trop douce à son goût.

- C'est vous que je cherchais, jeune fille. Du moins vous l'étiez lors de notre rencontre.

Il prit sa respiration, si, du moins, un mort pouvait respirer.

- Vous avez grandit. Vous avez continué votre vie, tranquillement. Mais vous avez mit fin à la mienne.

Comment cet homme, même mort, osait-il la déshabillé du regard de cette façon? C'était impenssable! Ce n'était pas Hurao et on aurait pourtant dit qu'il éatit en train de l'imaginer nue aisément. Ses yeux se durcirent, rencontrèrent alors les siens. Il ne lui répondait même pas en plus! Quel culot! Elle en venait à regretter le respect qu'elle avait tout d'abord éprouvé à son égard. Ses yeux s'attardèrent tellement longtemps sur son visage qu'elle se dit que finalement c'était bien elle que ce défunt cherchait,et qu'il tentait en la fixant ainsi de reconnaître peut-être celle qu'il avait laissé. Mais pourtant, les âme errantes n'avaient-elles pas le pouvoir de suivre la vie des vivants? Quoi qu'il en soit, le silence commençait à se faire pesant et Alia montra des signes d'impatience. Allait-il enfin finir par emettre un son plutôt de continuer à la fixer bouche ouverte? Ils se regardaient dans les yeux et ce regard rappelé de plus en plus quelque chose, enfin quelqun à la Grande Prêtresse, mais elle ne parvenait toujours pas à se souvenir de quoique ce soit. Enfin, il semnbla retrouver la parole. Il n'avait pas la voix aussi caverneuse que précedement et parlait plus doucement, contrairement au personnage que prévoyait son attitude. Alia eut un trés léger frémissement. Son pressentiment était juste, Il ne se trompait pas sur la personne. Et apparement il était mort il y a quelques années, se souveant d'elle plus jeune. La raison de sa venue arriva enfin, et Alia cilla en l'entendant. C'était un homme qu'elle avait tué. Elle aurait du s'y attendre aprés tout, elle avait envoyé tellement de gens voir ce qu'il se passait la-haut!Mais c'était la première fois que l'un d'eux venait la trouver aprés...Pour quoi faire? Des revendications? Avant toute chose, elle devait se souvenir. Elle ferma les yeux, plongeant dans son passé, le visage du mort sur ses rétines. Un flash lui vînt. L'arrière d'une boutique. Le poison dans son verre. Le baiser provocant plein de promesses pour la suite.
Elle se souvenait enfin de cette histoire, datant de ses début. Ce commerçant gardant pour lui ce qu'il devait à Karos.
Elle rouvrit les yeux et il put voir qu'elle se souvenait enfin.

-Et que veux-tu de moi, Aarec? Que je mette fin à ton errance?

Elle avait retrouvé le tutoiement et la voix qu'elle avait ce soir là, pleine de sensualité, sans même s'en rendre compte. Elle attendait sa réponse avec impatience, sans le montrer. Elle n'avait pas peur, mais elle étit destabilisée. Qu'allait-il se passer?

Personnage non joueur Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 17/11/2007

Aerec la regarda s'offusquer de son regard. C'était une petite vengeance, un petit plaisir pour lui que de la faire enrager. Il fallait avouer qu'elle était belle. Pas belle comme ces petites filles fragiles qui pullulent dans les rues. Elle était belle comme une femme, comme peu l'étaient, belle mais mature.

Aerec en vint à en envier Hurao. Il savait, bien sûr, il suivait le destin d'Alia, de là-haut. Combien de fois aurait-il aimé débarquer, se matérialiser devant elle et lui planter un poignard dans le coeur !

Combien de fois, aussi, aurait-il voulu pouvoir repousser Hurao, lui faire comprendre qu'elle était sienne !

Ses pensées étaient contradictoires, il ne savait pas ce qu'il voulait. Son esprit tournait comme une turbine. Qu'était-il venu faire ici ? Voulait-il se venger, la faire culpabiliser, ou simplement voir de ses propres yeux la femme qu'elle était devenue ?

Aerec avait été un anti-Karos. Ou plutôt un neutre. Mais après cinq ans passés à observer une femme, à suivre ses faits et gestes, à la surveiller en permanence... Il avait fini par être fier d'elle, de son parcourt, de son ascension fulgurante. Il admirait la manière dont elle se débarassait de ses concurrents -comme lui-, comme elle se hissait au même rang que les hommes. Peu à peu, elle se montrait indispensable, jusqu'au jour où ni Karos ni Hurao ne puissent la supprimer. Il ne savait pas la véracité de ses sentiments pour le conseiller. L'aimait-elle vraiment, ou n'était-il qu'un outil pour elle, pour la hisser plus haut, toujours plus haut ?

Elle était la troisième personne la plus importante du pays. Espérait-elle surpasser l'archiprélat ?

Mais qu'était-il venu faire ici ?

Il remarqua qu'elle fermait les yeux. Elle comprenait. Elle commençait à se rappeler. Tendu, il se demanda ce qu'il allait dire. Qu'avait-il préparé, en venant ici ? Etait-ce un discours de vengeance, de menace ? Etait-ce un discours d'amour, ou une oration au ton paternel et fier ? Il ne se souvenait pas.

Ses yeux se fermèrent d'eux mêmes. Indécis, il choisissait des phrases toutes faites, le genre de celle que l'on prévoit, mais que l'on ne dit jamais. Une voix, douce, sensuelle, la voix de l'Alia jeune le tira de ses pensées. Il cilla, et fut parfaitement conscient de l'air incrédule qu'il adopta. Pourquoi lui parlait-elle ainsi ? Pourquoi le ton de sa voix était étrangement dissonnant avec les paroles employées ?

Désemparé, des phrases sortirent de sa bouche, comme contre son gré :

- Ce que je veux de toi ? Pense-tu que je le sais moi-même ?

Il respira. Ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire, mais il était lancé.

- Je suis venu dans un but précis, mais je l'ai oublié. Je suis venu... Peut-être suis-je venu pour te menacer. Peut-être avais-je espérer trouver la force de t'assassiner.

Il émit un rire bref.

- Crois-tu que les morts peuvent tuer ? Je ne sais pas. Je pourrais essayer.

Il arrêta de rire, brutalement, sans prévenir. Puis il reprit, comme si il n'avait pas parlé de meurtre, comme si il n'avait pas prévu de l'assassiner, comme si il ne venait pas de le lui dévoiler.

- Peut-être aussi suis-je venu te dire quelque chose. Que je suis fier de ton ascension, par exemple. Oui, je suis fier de toi. Je te suis depuis cinq ans, et je suis fier de ce que tu es devenue.

Peut-être est-ce parce que je te suis depuis cinq ans que je suis jaloux. Jaloux de qui, me diras-tu ? Mais jaloux de ton amant, jaloux d'Hurao !

Un nouveau soupir franchit ses lèvres. Pourquoi disait-il tout cela ? Il n'en savait rien. Mais c'était si bon de se vider. De dire enfin à la concernée tout ce qui l'agitait depuis cinq ans.

- Oui, tu as sûrement raison. Le fin mot de l'histoire devait-être une histoire de délivrance. Mais je voulais te parler.

Oui, c'est un discours plein d'hypothèses. T'en plaindras tu ? Il répond à ta question, et il me soulage de tout ce que je porte depuis cinq ans.

Lorsqu'elle vit l'air assez étonné de son interlocuteur, Alia réalisa qu'elle avait reprit cette voix qu'elle avait en lui parlant il y a plusiers années. Mais voyant ensuite l'effet produit, elle ne jugea pas nécessaire de rependre un ton froid et contiinua de parler de la même voix douce. Alors qu'elle pensait qu'il avait ruminé quelques sombres pensées ou bien qu'il désirait précisement lui dire ou l'entendre dire quelque chose, elle eut la surprise de constater qu'il semblait perdu. Cinq longues années qu'il l'attendait et il ne savait finalement pas quoi lui dire. Peut-etre bien qu'à force de ne pas la voir, il avait perdu espoir et ne pensait plus que ce jour arriverait. Peut-être alors que maintenant les mots se bousculaient? En tout cas, se dont Alia était maintenant presque sûre, c'est qu'il ne chercherait pas à la tuer. Même s'il tentait de dire le contraire. La preuve, il ne savait plus vraiment ce qu'il désirait. Songeant à toute cette attence qu'il a avit eut, elle éprouva de la pitié pour lui et tenta de l'aider à se calmer, parlement doucement, comme à un proche:

-Non, je ne pense pas qu'il puissent uer, car il serait ensuit difficile pour eux de mettre fin à leur errance sans ressasser des pensées. Mais je n'en sais rien.

Elle avait gardé jusque là les yeux sur son visage, comme dans une banale discussion, et les leva un peu pour fixer ses yeux:

-En tout cas, dans ton cas je ne pense pas que cela puisse t'aider de me tuer. Tu aurais plus besoin de parler.

Elle ne disait pas ça pour assurer sa propre défense, mais bel et bien parce que elle le pensait. Cette espèce de force, de respect envers les morts, était finalement plus fort qu'une quelconque hiérarchie. Elle trouva son rire tellement desespéré qu'elle ne sut quoi dire ensuite. Mais elle ne s'attendait absolument pas à ce qui vînt ensuite. Ainsi pendant cinq ans à la suivre il avait été fier d'elle! Elle ne savait pa quoi dire et c'était à so tour d'avoir un air ahuri et désemparé. voilà qu'un homme venu se venger d'un meutre était fier d'elle et même, ce qui agrandit l'incrédulité de son regard, jaloux de Hurao! Elle pouvait bien entendre ces paroles d'hommes vivants, mais de la bouche de l'une de ses victimes, voilà qui était bien plus que nouveau! Il fallait qu'elle régisse, qu'elle parle, mai elle ne savait pas comment formuler ses mots, comme Aarec un peu plus tôt.

-Sincérement, je ne vois pas quoi te dire. Peut-être devrais-je dire merci d'être fier de moi mais je ne pense pas que se soit trés approprié...Et puis j'avoue avoir du mal à comprendre... Et tu me dis être jaloux de Hurao? Mais comment peux-tu? Il est vivant et toi mort! Par ma faute, certes, mais si tu avais été envie, rien de ce que je vis avec Hurao n'aurait pu être possible avec toi.

Elle était perdue. Comment pouvait-il être jaloux? Si elle ne l'avait pas tué, il serait resté un inconnu pour elle, elle ne saurait rien de son existance.

-Et surtout, je ne vois pas ce que je peux y faire, maintenant.

Enfin il abordait la question de la délivrance. Elle ne savait pas s'il la voulait tout de suite mais espérait qu'il ne voulait pas s'attarder avec elle, car elle ne voyait pas les réponses qu'elle pourrait lui apporter pour son repos.

-Non, je ne me plaind pas. Aprés cinq années d'attente, tu as bien le droit de me dire ce que tu ressent, si cela peut en plus apporter le repos de ton âme avant que je ne jette la pierre dans le fleuve, c'est tant mieux. Mais je ne vois pas ce que je peux faire de plus, simplement.

Personnage non joueur Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 17/11/2007

Aerec observait Alia, comme si il la voyait pour la dernière fois. Il écoutait avec attention ses réponses à son discours enflammé. Mais, tout en entendant ce qu'il voulait entendre, tout en hochant la tête avec un demi sourire, il gravait le visage de cette jeune femme dans son esprit. Elle était, en quelque sorte, devenue sa protégée au cours de ces cinq années. Cette période avait été rythmée par la haine et le désir de vengeance qui animaient le coeur d'Aerec. Mais, finalement, il y avait bien moins de haine en son coeur qu'il ne le croyait, tout comme il y avait bien moins de poison dans l'âme d'Alia qu'elle ne voulait le faire paraître. Il comprenait que, dans sa position, il faille se faire respecter. On connait bien mieux un nom lorsqu'on le craint.

Alia était certes ambitieuse, manipulatrice, machiavélique. Mais Aerec appréciait qu'elle perde son ton condescendant avec lui, qu'elle soit respectueuse des morts, même ceux dont elle avait en personne ôté la vie.

Oui, elle avait raison. Cela ne l'aiderait pas de la tuer. Mais il se rendait compte que, de toute façon, il n'en aurait pas eu envie. Il se demanda comment cette fille, si jeune à l'époque avait eu le cran de le tuer lui. Mais déjà, elle enchaînait, et il aurait voulu la remercier. Il ne voulait pas approfondir des pensées comme celles-ci. Repenser à sa mort n'était pas douloureux, mais avoir devant les yeux les actes d'Alia lui faisaient de la peine pour cette enfant.

Il ne comprenait plus ses sentiments, il ne savait plus où il en était. Comment pouvait-il être jaloux, lui demandait-elle ? Il n'en avait aucune idée ! Etait-il vraiment jaloux ? Il contempla Alia. Non. Non, il n'était pas jaloux. La Grande Prêtresse était belle, et n'importe quel homme avait des raisons d'être jaloux. Mais lui, finalement, malgré ce qu'il avait ressenti, malgré ce qu'il avait dit, ne voulait pas être jaloux. Peut-être l'aimait-il. Mais comme un père. Leur différence d'âge n'était pas si grande, mais il l'aimait comme si elle était sa fille, malgré ce qui s'était passé, ce soir là, cinq ans auparavant, malgré ce qu'il aurait pu se passer s'il n'était pas mort.

Non, pas de trace de jalousie dans ce coeur meurtri.

Il ne jugea pas bon de lui dire, et écouta seulement. Son cerveau enregistrait sa voix, son regard, son visage, ses vêtements. Il ne savait pas. Il ne savait pas si, même après avoir trouvé le repos, une âme pouvait veiller sur un vivant. Alors il la gravait dans sa mémoire, elle qu'il avait haïe et qu'il finissait par prendre pour sa fille.

Enfin, elle finit, et Aerec lut clairement sur son visage un mélange d'incompréhension et de compassion. Du moins c'est ainsi qu'il l'interprétait.

- Simplement...

Répéta-t-il en écho à ses paroles. Un doux sourire illumina son visage de spectre, et il ajouta :

- Non, tu as raison, tu ne peux rien faire de plus.

Du menton, il désigna la jarre qui contenait les pierres ponces. Il prit sa main, lui imposant un contact froid, visqueux et désagréable, et l'entraîna vers le ruisseau. Tout près d'eux se trouvaient les deux jarres, l'une avec les pierres l'autre avec des craies. D'une voix douce, sans lacher la main d'Alia, Aerec dit seulement, dans un murmure si bas qu'il fut vite couvert par le bruit du ruisseau :

- Fais ce que tu as à faire...

Alia attendait de voir l'impact que ses paroles avaient eut sur Aarec. Allait-il comprendre et accepter? C'était la meilleure chose pour lui, s'il voulait partir en paix. ET il semblait le comprendre. Alors que quelques instants plus tôt elle n'éprouvait pour lui que pitié et le respect du aux morts, elle avait maintenant aussi du respect pour lui-même en tant que personne. Car si le cas invers s'éatit produit, avec elle dans le rôle de la victime, ce n'est pas sûr qu'elle lui aurait parlait ainsi, sans une immense rancoeur et une haine. D'autant qu'elle ne lui avait pas dit qu'elle regrettait quoi que ce soit!
Il commença par répéter son dernier mot, peut-être destabilisé par la situation. Elle le regardait maintenant avec des yeux doux, amicaux. Lui laissant le temps de préfléchir. Il finit par conclure qu'elle ne pouvait effectivement pas faire plus que de jeter la pierre dans l'eau.
Elle ne put cependant pas retenir un frisson au contact de sa main, ne s'attendant pas à ce type de.."peau". Elle avança à ses côtés, se retenant pour ne pas s'ecarter vivement de lui, faisant comme si ce contact ne la gênait pas le moins du monde. Apres un long regard, elle saisit une pierre dans la première jarre puis une craie dans l'autre, et écrivit son nom clairement sur la pierre, sans que ses mains ne tremble une seule fois.
Elle déposa délicatement la pierre dans l'eaus, la poussant ensuite légèrement pour qu'elle suive un instant le crout du ruisseau, et la quitta ensuite du regard pour se fixer de nouveau sur Aarec, ne sachant véritablement que devait-elle dire.

-Et bien...

Elle saisit cette fois elle-même la main de l'âme et y imprima une douce pression.

-Adieu...

» Alia